Portrait - Plâtrier, une même passion, deux parcours riches
Mis à jour le 17/07/2025

Sébastien Mérigot, artisan plâtrier et président CAB, se souvient encore de la première fois où il a posé le regard sur Belle-Île-en-Mer (56), en Bretagne. « J’ai eu un gros coup de cœur pour cette île. Quand je suis descendu du bateau, j’ai appelé ma femme pour lui dire que nous allions vendre l’entreprise que nous dirigions dans le Val de Loire depuis 13 ans pour venir y vivre. »
C’est à l’occasion d’un chantier de plâtrerie traditionnelle dans la citadelle Vauban que Sébastien découvre l’île, en 2006. « J’interviens régulièrement sur des sites d’exception, qui demandent des savoir-faire qui tendent à se perdre », explique ce fils de plâtrier, à son compte depuis trente ans. « J’ai commencé très jeune, trop jeune je trouve, mais j’aime toujours mon métier, et je prends un réel plaisir à travailler sur des monuments historiques et à découvrir du pays. »

En 2008, il quitte donc sa région natale pour créer la Plâtrerie Belle-Îloise. « Il a fallu se faire accepter au début, explique-t-il. Dans un premier temps, j’ai dû embaucher des continentaux, mais aujourd’hui, quinze de mes seize salariés sont insulaires. » L’entreprise propose d’abord des travaux de plâtrerie et d’isolation, avant de développer un pôle menuiserie intérieure et extérieure, et, plus récemment, un pôle dédié aux fermetures. « La plâtrerie traditionnelle ne représente que 5 % de notre chiffre d’affaires », regrette ce passionné, qui ne tarit pas d’éloges à propos du plâtre : « C’est un matériau naturellement étanche à l’air, qui permet de travailler les formes à l’infini et de remplacer le papier peint ou la peinture grâce à des finitions à l’éponge, grattées, lissées, coupées, pour des rendus originaux ou colorés. »

Amoureux de son métier, Sébastien en est un fervent défenseur, en tant que président de la section plâtrerie de la FFB (Fédération française du bâtiment) du Morbihan, et administrateur à l’UMPI (Union des métiers du plâtre et de l’isolation). « La plâtrerie traditionnelle a été progressivement remplacée par la plâtrerie sèche. Dans une dizaine d’années, il n’y aura plus que 20 à 30 artisans plâtriers dans le Morbihan, prévoit-il. Nous ne sommes déjà plus qu’une poignée en France à savoir poser un plafond suspendu. » Pour sauvegarder ce savoir-faire, il a participé à l’élaboration de normes d’application et à la création d’une mention complémentaire plâtrerie, pour que les titulaires du CAP puissent se former aux méthodes ancestrales. « La relève n’est pas encore assurée, mais le cadre législatif est posé. »

Engagé, Sébastien l’est aussi auprès de sa coopérative, à laquelle il adhère en 2012 comme administrateur, avant d’en prendre la vice-présidence, puis la présidence en 2021. « Je suis convaincu que l’union fait la force, et qu’il est préférable d’être actionnaire de ses achats », conclut-il.

« S’unir pour rester indépendants »
Sébastien Mérigot
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