Portrait - Martial Gauteur, nouveau président ARB : tenir le pari du collectif

À la tête de l’entreprise de menuiserie et d’agencement qu’il a créée et implantée à Bonchamp-lès-Laval (53) en 2003, Martial adhère à ARB en 2004. « Je connaissais la coopérative pour avoir travaillé chez un de ses fondateurs. J’ai connu les débuts difficiles, se souvient‑il. Ce n'est pas simple de démarrer une coopérative. Il faut que les artisans changent leurs habitudes, alors que les négoces font de la mauvaise publicité. C’est un pari sur l’avenir qu’il faut tenir à plusieurs. Les cofondateurs ont tout mon respect : sans eux, nous n’en serions pas là. Ils ont compris que, par moments, il faut savoir perdre pour gagner. » Martial rappelle ainsi qu’une coopérative est une entreprise partagée, dans laquelle il faut croire et s'investir pour espérer en récolter les fruits.

« Tout n’est pas une question de coûts de matériaux, ajoute Martial. Il faut aussi prendre en compte la logistique et les autres frais non refacturés. Certains préfèrent écouter le chant des sirènes. Bien sûr, on peut toujours trouver un produit spécifique moins cher ailleurs, mais pour combien de temps perdu à la recherche et à la négociation ? »

Expliquer la mécanique vertueuse d’une coopérative est un enjeu majeur, que Martial appréhende d’autant mieux depuis son entrée au conseil d’administration en 2016. 

Devenu président dans un contexte de passation de direction, son premier défi, avec les onze administrateurs, sera d’accompagner Stéphane Baribeau, futur directeur ARB, dans sa prise de fonction. « L’objectif est qu’il réussisse à bien gérer la coopérative, comme Pascal Dion a su le faire. » 
Pour bien cerner tous les aspects de ses nouvelles responsabilités, Martial suivra en novembre prochain la journée dédiée aux présidents, organisée par l’ORCAB à Paris. « Cette journée de partages et d’échanges répond à une demande formulée au cours des réunions de secteur de notre groupement », précise-t-il.

Ce nouvel engagement, Martial l’assume en parallèle de son métier d’artisan. L’entreprise, qu’il a d’abord gérée seul, compte aujourd’hui cinq salariés, dont son fils. Si cette croissance l’empêche désormais d'œuvrer directement sur les chantiers, il reste cependant proche de la réalisation, dont l’essentiel porte sur des travaux de menuiserie et d’agencement modernes.

Une autre partie de son activité se déroule dans de belles demeures, dans lesquelles son entreprise intervient pour rénover ou reproduire des pièces anciennes. « Vieilles boiseries, bancs de chapelle, parquets, sas d’entrée... à chaque chantier, nous en apprenons plus sur les méthodes traditionnelles », s’enthousiasme ce “boiseux” passionné et engagé.