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Portrait – Cyril, la solidarité avant tout

Mis à jour le 29/03/2024

Cyril LORETTE

Cyril Lorette, administrateur de la CAPCEL depuis 2010, vient de signer un nouvel engagement coopératif auprès de l’ORCAB en juin dernier.

Et pourtant, ce chef d’entreprise de 46 ans, marié et père de deux jeunes filles, n’a pas toujours évolué dans le milieu du bâtiment. C’est en 2007, alors âgé de 31 ans, qu’il décide de prendre un nouveau départ professionnel suite à un plan social de l’entreprise Lexmark, pour laquelle il gère des projets logistiques.

« J’ai profité des mesures d’accompagnement et des aides pour franchir le pas. Je ne me retrouvais plus dans le métier que je faisais, dans une grande entreprise. »

Il entame alors une année de formation de plombier-chauffagiste auprès de la Fédération compagnonnique des métiers du bâtiment, destinée à former des adultes sur des cycles courts, dans le cadre de reconversions. Son objectif : créer son entreprise. But qu’il atteint dès 2008, en créant ACDC (Assistance Chauffage et Dépannage Climatisation). « Ça n'a rien à voir avec le groupe de rock, assure-t-il, même si ça aide pour le référencement. » Entouré de sa femme, Perrine, et de deux chauffagistes, Cyril propose des services d’installation et de maintenance de chauffage, à Aschères-le-Marché (45), et, depuis 2017, son expertise en fumisterie.

Cyril LORETTE

Ayant connu les difficultés que représente une réorientation, il s’entoure d’une équipe qu’il recrute parmi des adultes ayant suivi la même formation que lui. « Nous partageons un langage commun, c’est plus facile », explique-t-il. Motivé aussi par l’esprit d'entraide, il accueille six à huit stagiaires par an, de quinze jours à six semaines. « C’est compliqué de trouver un stage chez un artisan, dans le bâtiment. Dans les grosses boîtes, c’est facile. Je trouve ça important d’ouvrir mes portes pour qu’un stagiaire puisse découvrir le métier. »
 

La solidarité, Cyril sait à quel point c’est important. Quand, début 2016, l’entreprise se fait cambrioler, des proches lancent un appel aux dons via une plateforme, et récoltent plus de 7 500 euros. « Les gars étaient au taquet, ils étaient prêts à utiliser leur propre matériel, ça m’a fait chaud au cœur. On a mis six mois à retrouver une activité normale. »
Lui aussi sait soutenir des causes. Passionné de vieilles voitures, il sponsorise des jeunes sur le 4L Trophy et l’Europ’raid, deux raids solidaires, ainsi qu’un salarié CAPCEL, Ethan Coulard, qui participe à des grands prix de karts.
Ce n’est donc pas un hasard si Cyril adhère à sa coopérative dès ses débuts en tant que gérant. « J’avais vraiment envie de comprendre comment ça fonctionnait de l’intérieur, d’être moteur et de pouvoir faire valoir ma voix. Ça s’est fait naturellement. Quand j’ai commencé, je n’avais pas d'a priori, contrairement à certains artisans qui ont parfois peur de perdre leur indépendance… alors qu’un artisan seul à tout intérêt à travailler avec une coop. [...] Quand j’accueille un futur adhérent à la CAPCEL, je lui dis “bienvenue chez moi”, car nous sommes tous propriétaires des locaux. »
C’est aussi le besoin de comprendre son environnement qui l’incite à s’engager auprès de l’ORCAB. « Les coopératives peuvent parfois craindre de perdre leur souveraineté, alors qu’il s’agit juste d’être plus forts. Pour le logo, par exemple, on sait aujourd’hui qu’il apporte une visibilité nationale, qui permet une identification rapide et qui apporte du crédit. » Encore en phase d’analyse de l’ORCAB, Cyril souhaite avant tout « aider au développement des coopératives. [...] Le plus intéressant, c’est l’aspect humain. »

« Les coopératives peuvent parfois craindre de perdre leur souveraineté, alors qu’il s’agit juste d’être plus forts. Pour le logo, par exemple, on sait aujourd’hui qu’il apporte une visibilité nationale, qui permet une identification rapide et qui apporte du crédit. »

Cyril LORETTE